Manifestations à Ziguinchor ce 15 mai : « La situation est grave et, désormais, nul n’est censé l’ignorer », alerte Me Ciré Clédor Ly

De violentes manifestations opposent les partisans du leader de l'opposition et maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, et des éléments des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) presque partout dans le pays, et principalement dans le sud. Les échauffourées ont démarré lorsqu'une forte escouade de FDS ont débarqué dans la ville de l'opposant pour le convoyer à Dakar où devrait se tenir le procès l'opposant à la jeune masseuse Adji Sarr qui l'accuse de viols répétés et menaces de mort. Dan les rues de Ziguinchor, FDS et manifestants partisans d'Ousmane Sonko s'affrontent depuis plusieurs heures et on déplore plusieurs blessés civils et un policier décédé. Me Ciré Clédor Ly, un des conseils de l'édile de Ziguinchor, lance une alerte à la communauté internationale et demande à la CPI de dépêcher des experts et des enquêteurs avant que le pire ne survienne. Nous vous proposons in extenso ci-dessous la missive de Me Ly

Deuxième alerte à la communauté nationale et internationale sur la situation au Sénégal.

Depuis le mois de mars 2021, le climat social s’est de plus en plus détérioré avec des centaines de détenus politiques, de blessés et plus de 15 morts dans des affrontements entre forces de défense et de sécurité et une société qui n’a comme seule exigence le respect des libertés démocratiques ainsi que des droits et libertés garantis par la Constitution et les conventions internationales dûment ratifiées par le Sénégal.
 
Les images diffusées par la presse nationale et internationale montrent à la présente heure et de par le passé un usage disproportionné de la force sur une population civile et qui pourrait dégénérer au crime contre l’humanité si ceux qui ont le pouvoir d’y mettre fin s’abstiennent de le faire.
 
L’organisation des Nations Unies et la Cour pénale internationale sont alertées pour qu’elles dépêchent des experts et des enquêteurs à Ziguinchor et qu’il y ait une mise en garde ferme d’arrêter dans l’immédiat l’usage de la force disproportionnée et sans précédent sur l’ensemble du territoire national.
 
Cette alerte est aussi faite à l’adresse de l’Union africaine, du Parlement américain, de l’Union européenne et de son Parlement, de la CEDEAO et de toutes les organisations internationales qui disposent de mécanismes de préventions et de règlements des conflits internes ou ayant des intérêts pour la préservation de la paix et de la sécurité au Sénégal ou dans la sous-région.
 
Les violences et atteintes graves aux droits politiques et civils du président Ousmane Sonko ne concourent qu’à empêcher ce dernier de renverser par les urnes un potentiel candidat à sa propre succession aux élections en vue.
 
Rester inactif au nom de la non-ingérence est une forme de complicité active et de refus de défendre l’idéal de démocratie et de respect des droits humains dans le contexte et la situation présente du pays.
 
La situation est grave et désormais, nul n’est censé l’ignorer.

Me Ciré Clédor Ly

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