En Iran, les photos du corps décharné de Farhad Meysami deviennent virales

L'état de santé de Farhad Meysami, médecin et militant iranien, en grève de la faim depuis le 7 octobre 2022, suscite une vive inquiétude. Des photos de son corps émacié sont devenues virales vendredi sur les réseaux sociaux, alors que son compatriote Jafar Panahi était libéré sous caution. Amnesty international appelle à sa libération immédiate.

Un visage émacié, des côtes saillantes, le visage creusé. Ces photos de Farhad Meysami, devenu l’ombre de lui-même, ont choqué des millions d’Iraniens. Le médecin et militant des droits de l’Homme, emprisonné à la prison de Rajai Shahr à Karaj, a perdu 52 kilos. Condamné à six ans de prison en 2018, il a entamé sa grève de la faim le 7 octobre 2022 pour protester contre les condamnations à morts des manifestants en Iran.

 » La vie de mon client Farhad Meysami est en danger « , a tweeté le 2 février l’avocat Mohammad Moghimi.  » Il a entamé une grève de la faim pour protester contre les récents meurtres commis par le gouvernement dans la rue.  »

Iran
Farhad Meysami emprisonné il y a 4 ans pour avoir protesté contre le port du hidjab

Le médecin de 53 ans, fervent défenseur des droits de l’Homme, est emprisonné pour avoir soutenu des militantes protestant contre la politique iranienne du voile en confectionnant un badge sur lequel on pouvait lire « Je suis contre le hidjab obligatoire ». Il a été reconnu coupable de  » propagande et rassemblement contre l’État  » et  » collusion contre la sécurité nationale « .

 » Cette image douloureuse est un symbole de la lutte non violente du peuple iranien pour obtenir les droits fondamentaux de l’Homme « , a déclaré Mahmood Amiry Moghaddam, le directeur de l’ONG Iran Human Rights qui a son siège en Novège, lors de la publication des photos sur les réseaux sociaux.

Les images du corps amaigri sont devenue virales lorsque le réalisateur Jafar Panahi, lui même en grève de la faim, a été libéré sous caution le 3 février.

 » Les images de Farhad Meysami (…) font penser aux gens d’Auschwitz ou à (Mahatma) Gandhi, puisque Meysami a écrit sur la non-violence « , a déclaré Jafar Panahi. Beaucoup sont laissés derrière les barreaux… alors comment puis-je dire que je me sens heureux ?  »

Les autorités iraniennes affirment que ces clichés ont été pris il y a quatre ans, rejetant ainsi le danger de mort pesant sur le détenu.

Selon les groupes de défense des droits, plus de 500 manifestants ont été tués et près de 20 000 arrêtés depuis la mort de Mahsa Amini, interpellée le 16 septembre dernier à Téhéran pour un voile  » mal porté « . Au moins quatre personnes ont été pendues, d’autres attendent dans le couloir de la mort.

Le 2 février, le service persan de la BBC a publié une lettre de Farhad Meysami dans laquelle il formulait trois demandes pour mettre un terme à sa grève de la faim :  » la fin des exécutions, la libération des prisonniers politiques et civils et la fin du harcèlement par hijab forcé « .  » Je poursuivrai ma mission impossible dans l’espoir qu’elle puisse devenir possible plus tard grâce à un effort collectif « , écrit-il encore.

Source : France 24 Avec Reuters

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