Affaire Fulbert Sambou et Didier Badji : L’ancienne ministre, Assome Diatta, exige « que la vérité éclate » sur ces disparitions « dans des circonstances rocambolesques »

La disparition de deux agents de renseignement de l’armée sénégalaise le samedi 19 novembre dont le corps sans vie de l'un, Fulbert Sambou, a été retrouvé au large du Cap Manuel, a fait réagir l'ancienne ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta. Cette dernière, dans une longue lettre dont le site Pressafrik a reçu copie, exige des autorités étatiques que toute la lumière soit faite sur cette affaire pour le moins nébuleuse.

Le 19 novembre dernier, l’Adjudant-chef de la gendarmerie Didier Badji, en service à l’Inspection générale d’État et le Sergent Fulbert Sambou, de la Direction des Renseignements militaires, disparaissaient simultanément après « une partie de pêche », si on en croit le parquet général qui s’était fendu d’un communiqué pour signaler ces disparitions. Cinq (5) jours plus tard, le corps sans vie de Fulbert Sambou a été repêché au large du Cap Manuel, accréditant, toujours selon le parquet, la thèse d’une partie de pêche à la ligne qui aurait mal tourné. Le corps retrouvé a été inhumé mardi dernier sans qu’aucune autopsie n’ait pu être faite pour déterminer les causes de la mort du sergent.

Il n’en fallait pas plus pour que l’ancienne ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta, remerciée à la faveur du dernier remaniement survenu au lendemain des élections législatives du 31 juillet, rue dans les brancards pour dénoncer ces disparitions « dans des conditions rocambolesques ». Ce, d’autant plus qu’une bonne partie de la presse sénégalaise a semblé déceler des accointances entre cette affaire et celle qui a valu l’arrestation du journaliste d’investigation Pape Alé Niang

« À Lomé où je me trouvais il y a quelques jours, j’ai appris avec beaucoup d’inquiétude la disparition de messieurs Fulbert Sambou et Gilbert Badji. Mon inquiétude est d’autant plus grande que la profession des disparus (gendarme et militaire) dont la mission est de protéger leur pays et leurs concitoyens, installe un doute profond dans les esprits. En effet, ils sont formés pour débusquer les malfaiteurs et déjouer leurs pièges », écrit l’ancienne ministre. Qui poursuit : « Aujourd’hui, chaque citoyen sénégalais doit craindre pour sa propre sécurité si, même les personnes formées pour nous protéger, peuvent disparaître ou mourir du jour au lendemain, dans des circonstances rocambolesques ».

« La paix n’a pas de prix »

Prenant le contrepied de la thèse officielle, elle continue : « Je demande à l’Etat du Sénégal, particulièrement aux autorités compétentes, de prendre toutes les dispositions utiles pour que la vérité éclate. La science a suffisamment évolué pour que l’état des corps ne soit pas un frein à la réalisation d’une autopsie. Le Sénégal le vaut bien. La stabilité du Sénégal le vaut bien ».

Mme Diatta de marteler : « S’il y a des individus derrière ces disparitions, leur motivation ne peut être que de déstabiliser notre pays. Ces disparitions, ajoutées à tant d’autres choses inquiétantes, sont à l’origine de bien des supputations. Le Sénégal est un et indivisible. Toute personne mêlée à cette affaire doit être démasquée ainsi que ses complices. Une punition très sévère permettrait à tous de réfléchir à deux fois avant d’agir ».

L’ancienne ministre demande « au Président de la République, Son Excellence Macky Sall, mais également à tous les citoyens, tous les acteurs politiques de s’investir, la main dans la main, pour que la vérité éclate. Au moment où le combat pour la paix en Casamance est sur le point d’être définitivement gagné, nous devons tuer dans l’œuf toute tentative malsaine. Nous sommes tous concernés. Rappelons-nous encore le conte « Il n’y a pas de petite querelle. La paix n’a pas de prix !!! ».

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