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« AU CŒUR DU COMPLOT » / Affaire Sweet Beauty : les révélations explosives de Pape Alé Niang qui ont conduit à son arrestation

Le journaliste Pape Alé Niang, fondateur du site DakarMidi.net, bien connu des Sénégalais pour avoir blanchi sous le harnais et réputé pour ses investigations, a été mis sous les verrous ce dimanche. A n'en point douter, cette arrestation est motivée par les révélations explosives faites le jeudi dernier par le concerné sur l'audition d'Ousmane Sonko, le maire de Ziguinchor et opposant au Président Macky Sall, audition qui s'est déroulée le même jour. En effet, bien avant la conférence de presse tenue par le leader du parti PASTEF au lendemain de son audition par le Doyen des Juges dans une affaire de présumés viols et de menaces de mort au salon Sweet Beauty, Pape Alé Niang a fait un live sur son site dans lequel il livre les minutes de ladite audition et les arguments brandis par Ousmane Sonko face au magistrat instructeur. Or, ces arguments mettent à nu un complot politique savamment orchestré par le Général Moussa Fall, ancien chef du commandement territorial, sous la dictée de Bassirou Guèye, ci-devant procureur de la République. Retour sur les révélations qui ont été fatales au journaliste d'investigation.

Selon Pape Alé Niang, Ousmane Sonko, que la jeune femme Adji Sarr, ancienne employée du salon Sweet Beauty, accuse de viols répétés et de menaces de mort dans l’enceinte même dudit salon, aurait répondu à trois questions du Doyen des Juges, Maham Diallo :

  1. Avez vous par le passé fréquenté le salon Sweet Beauty ?                                                                            Oui, aurait répondu Ousmane Sonko.
  2. Avez vous eu des rapports sexuels avec la dénommée Adji Sarr ?                                                     Avec tout le respect, je ne vous permets pas de me poser une telle question qui relève de l’impensable, aurait rétorqué Sonko.
  3. Êtes-vous prêt à vous soumettre à un test ADN ?         Pas question, pourquoi devrais-je faire un test ADN, aurait répliqué Ousmane Sonko.                                                                                                                            Après quoi, le Doyen des Juges aurait laissé le soin au substitut du procureur, qui était de la partie au même titre que les conseils de Sonko, de se prononcer. Cependant, l’opposant au régime du Président Macky Sall aurait refusé de répondre aux interpellations du représentant du parquet, estimant que celui-ci est partie du « complot » dont il se dit victime. Et pour cause !                                                                                                     Ousmane Sonko, à en croire Pape Alé Niang, aurait alors brandi un rapport interne commandité par le général Jean-Baptiste Tine, alors haut commandant de la gendarmerie, qui coulait se faire une religion sur l’affaire Sweet Beauty et situer les responsabilités des uns et des autres, notamment du capitaine Touré, chargé de l’enquête et placé en arrêt de rigueur. Le rapport interne avait été confié au colonel Krépin Arsène Sambou et au colonel Ousmane Diouf.

Or, ledit rapport révèle que l’affaire Sweet Beauty avait été montée de toutes pièces par Bassirou Guèye, alors procureur de la République, avec la complicité agissante du général Moussa Fall, alors haut commandant de la gendarmerie territoriale.

Bassirou Guèye, Moussa Fall, Mamour Diallo et les pressions sur le capitaine Mbengue 

Le rapport interne révèle, selon Pape Alé Niang, qu’à l’origine, un certain Khadim Diaw, maréchal de logis, surnommé Ridial, avait été désigné pour surveiller le salon Sweet Beauty quinze jours avant le déroulement des faits présumés. Le bonhomme, qui avait le look de l’emploi pour la circonstance et arborait des dreadlocks, était positionné devant le salon et jouait le rôle d’un Baye-Fall quémandant sa pitance. On lui avait fait croire qu’une jeune fille avait été séquestrée au Sweet Beauty (sic !). Selon Pape Alé Niang, Ridial en aurait fait subrepticement la confidence à l’opposant lors son placement en garde-à-vue à la section de Recherches de la gendarmerie en début mars 2021. Ridial était aussi chargé de suivre Ndèye Khady Ndiaye, la propriétaire du salon Sweet Beauty et était même à l’hôpital Albert Royer où avait été acheminée la propriétaire de Sweet Beauty.

Le fameux rapport interne de la gendarmerie, toujours selon Pape Alé Niang (qui soutient l’avoir parcouru de long en large), révèle que le procureur de la République, en connivence avec le général Moussa Fall, avait fait pression sur le chef de la Section de Recherches de la gendarmerie, le capitaine Abdou Mbengue, pour qu’il falsifie les procès verbaux afin d’enfoncer Ousmane Sonko. Le capitaine Mbengue aurait alors biffé tous les éléments qui disculpaient Ousmane et accepté de joindre au dossier d’inculpation des photos obscènes de filles prises dans un salon autre que Sweet Beauty.

Le rapport interne de la gendarmerie va plus loin et montre, selon Pape Alé Niang, que Mamour Diallo, l’ancien patron des impôts et Domaines était aussi « au cœur du complot » : c’est sa voiture qui a transporté Adji Sarr le soir des faits présumés. Me Dior Diagne et Me Gabi Sow, celui qui aurait rédigé la fameuse lettre d’Adji Sarr, sont aussi des protagonistes dans ce complot, si on en croit Pape Alé Niang, reprenant en cela les propos servis par Ousmane Sonko au Doyen des Juges et se fondant sur le fameux rapport interne de la gendarmerie nationale.

Pape Alé Niang poursuit son live, qui a précédé la conférence de presse d’Ousmane Sonko au sortir de son audition, et révèle que l’opposant a fait état au Doyen des Juges des « pressions » qu’il subissait au quotidien dans cette affaire Sweet Beauty.

Aussi bien, si le journaliste Pape Alé Niang a été mis sous les verrous ce dimanche, c’est bien en raison des ses révélations explosives qui jette une nouvelle lumière dans cette scabreuse affaire Sweet Beauty et dont les manifestations ont coûté la vie à quatorze (14) Sénégalais en début mars 2021.

En attendant les motifs que le parquet égrènera pour justifier sa garde à vue, demain fera jour !

Babacar Guèye

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