Procès en appel de Papa Massata Diack : Ses avocats plaident la relaxe ce jeudi 18 janvier

Le procès en appel de Papa Massata Diack, fils de l’ex-patron de l’athlétisme mondial Lamine Diack, s’est ouvert vendredi à Paris en son absence. Ce jeudi, les avocats du fils de L

Papa Massata Diack, 57 ans, fils de l’ex-patron de l’athlétisme mondial Lamine Diack, avait été reconnu coupable en septembre 2020 de complicité de corruption dans l’affaire russe et de détournement de 15 millions d’euros sous couvert de commissions sur des contrats de parrainages et de droits télévisés. Il avait écopé de cinq ans de prison ferme et d’un million d’euros d’amende.

Pour la justice française, les Diack étaient au centre d’un pacte de corruption pour retarder les procédures de sanctions visant des athlètes russes soupçonnés de dopage fin 2011, permettant à certains d’entre eux de participer aux Jeux olympiques de Londres en 2012. En contrepartie, les parraineurs russes avaient renouvelé leurs contrats de partenariat avec l’IAAF en vue des Mondiaux-2013 à Moscou. Aussi, le parquet a requis la confirmation du jugement de première instance contre Papa Massata Diack.

Les avocats de Papa Massata Diack plaident la relaxe

Les avocats de Papa Massata Diack ont plaidé ce jeudi la relaxe pour leur client. Me Antoine Beauquier a assuré que l’IAAF était le « principal bénéficiaire » des contrats obtenus par le consultant marketing. « Les fonds ont été versés avec l’accord de l’IAAF à une société (liée à PMD) par un contrat qui a été audité », a-t-il souligné.

« Tout était autorisé et avalisé par tous (les membres de l’IAAF), dont la directrice financière », a renchéri son collègue Me Hugues Vigier. « Il avait déjà une carrière dans le sponsoring sportif » quand il a été recruté au début des années 2000 par l’instance internationale et les montants des contrats ont été « exponentiels » grâce à son travail, ont-ils dit.
M. Diack est absent du procès puisqu’il est sous contrôle judiciaire dans cette même affaire au Sénégal, mais Habib Cissé, l’ex-conseiller juridique de Lamine Diack, l’autre prévenu rejugé était à la barre.

Une bête « totalement saignée »

Les contrats de parrainage avec la banque russe VTB courant jusqu’en 2015 se montaient à 65,5 millions d’euros. Mais l’IAAF « n’a perçu qu’1/5e des sommes versées, soit près de 13 millions d’euros », a dit Me Bergonzi, assurant que la fédération internationale « est la bête qu’on a totalement saignée ». Il a aussi évoqué des systèmes complexes de rétrocommissions via des sociétés écrans pour des contrats de droits télévisés ou des commissions exorbitantes pour certains contrats.

« On a détruit l’honneur de l’athlétisme et de la fédération », rebaptisée World Athletics. « On a jeté notre marque, IAAF, à la poubelle », a-t-il ajouté, demandant un total de 41,2 millions d’euros de dommages-intérêts.

Le Comité international olympique (CIO) a réclamé un euro symbolique, l’Agence mondiale antidopage (AMA) 300 000 euros de dédommagement aux six prévenus, dont quatre sont jugés en appel et un seul est présent dans le box.

Habib Cissé, ancien conseiller personnel de Lamine Diack, a nié mercredi avoir été complice d’une entreprise de corruption dans l’affaire du dopage russe.

A la barre, il a assuré que les procédures de notification de plusieurs athlètes avaient été « échelonnées » à partir de novembre 2011 car ces cas détectés grâce au passeport biologique mis en place deux ans plus tôt « n’avaient pas le même degré de maturité » en fonction du niveau de dopage.Sa mission, qui consistait à notifier Valentin Balakhnitchev, alors président de la Fédération russe d’athlétisme, de cas suspects qui devaient faire l’objet d’enquête, « était pédagogique: informer, expliquer et assister » les responsables sportifs russes, « farouchement opposés » à ce nouveau passeport biologique. Fin 2012, quand M. Balakhnitchev avait refusé de prendre cinq lettres de notification, il avait réalisé que « la chance » donnée à la partie russe « n’a[vait] pas marché », et qu’il allait « falloir passer au contentieux » qui n’était plus son domaine.

Selon l’avocat de 52 ans, la partie russe estimait que l’IAAF « s’acharnait » sur Moscou alors que des cas suspects étaient détectés chez des sportifs britanniques et chinois.

M. Cissé, condamné en première instance à trois ans de prison dont deux avec sursis, avait aussi été jugé coupable d’avoir reçu 3,45 millions d’euros, soutirés à des athlètes russes pour les faire disparaître de la liste des sportifs soupçonnés de dopage.

Accablantes apparences contre Papa Massata Diack

Les enquêteurs avaient retrouvé chez lui une liste comportant les noms de plusieurs sportifs et des sommes d’argent. Ils avaient aussi exhumé une conversation par SMS avec Papa Massata Diack ou il était question de « remboursement ».

« Les apparences sont accablantes », a-t-il admis, assurant n’avoir « jamais sollicité d’argent » car il était  « impossible de promettre une telle protection ».

Deux autres condamnés en première instance, M. Balakhnitchev et un autre ex-responsable sportif russe, Alexeï Melnikov, sont également rejugés en absence.

Lamine Diack, influent président de l’IAAF de 1999 à 2015, et l’ancien chef de l’antidopage de cette organisation, le Français Gabriel Dollé, sont morts depuis leur condamnation.

Les débats doivent se terminer jeudi avec le réquisitoire de l’avocate générale et les plaidoiries des avocats. Le jugement sera mis en délibéré.

Avec Le Devoir

 

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