Le compromis historique (par P. Mary Teuw Niane)

Le Président de la République a levé les entraves qui empêchaient messieurs Khalifa Sall et Karim Wade de se présenter à l’élection présidentielle de 2024. Au moment où il s’apprête à annoncer le candidat de sa coalition, il doit terminer la pacification de l’espace politique en ouvrant un deuxième dialogue politique. Discret ou public, dans les maisons ou dans le secret des prisons, peu importe, l’essentiel est que ce dialogue salutaire puisse se tenir.

En prenant la décision historique de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2024, le Président de la République a ouvert la voie à la possibilité inespérée d’apurer tous les contentieux politiques, de partir en laissant le Sénégal complètement renouvelé du point de vue démocratique.
Ne pouvant plus être soupçonné d’un quelconque parti pris personnel, d’un intérêt personnel à continuer à gouverner le Sénégal après le 2 avril 2024, le Président de la République a désormais la légitimité, le pouvoir et l’autorité de parler avec toutes les parties de la classe politique notamment aux plus intransigeantes.
Cette nouvelle posture du Président de la République, Monsieur Macky Sall, s’appuyant sur les valeurs africaines pour justifier son renoncement à une troisième candidature, doit lui permettre de nouer un dernier dialogue avec Monsieur Ousmane Sonko et le PASTEF.
Ce retour aux valeurs cardinales de la culture africaine et religieuse, aussi bien musulmane que chrétienne, s’impose aussi au PASTEF et à son Président afin d’établir, dans l’intérêt exclusif du Sénégal, le climat pacifié et apaisé, permettant d’instaurer la confiance pour la tenue de ce dialogue indispensable à l’aboutissement heureux de cette crise politique.
L’intérêt du Sénégal qui est au-dessus du Président de la République, de Monsieur Ousmane Sonko et de tout autre Sénégalais est l’organisation d’une élection présidentielle transparente et inclusive, la pacification de l’espace politique par la libération de tous les détenus politiques et d’opinion, la fin du traitement d’exception réservé au leader et aux membres du PASTEF, la pacification du discours des leaders du PASTEF, le retour à l’ordre républicain, etc.
La résolution du contentieux politique entre le pouvoir et le PASTEF doit mobiliser toutes les bonnes volontés, les femmes et les hommes épris de liberté, de justice, de démocratie et de paix, les autorités religieuses et traditionnelles, pour conduire le pouvoir et le PASTEF sur des positions de compromis, d’apaisement, de discussion sincère permettant l’établissement d’un accord durable afin que le Sénégal parachève l’ère du Président Macky Sall par un renouveau démocratique inédit.
Le sens du compromis est l’une des plus grandes qualités des grands leaders politiques.
Les grandes démocraties arrivent toujours, à travers des hommes politiques remarquables, dans des situations conjoncturelles désespérées de crise politique, à trouver les voies, moyens et ressorts pour établir les compromis courageux, honnêtes et audacieux permettant la pacification de l’espace politique et du pays.
L’heure est au compromis historique pour que Monsieur Ousmane Sonko puisse participer à l’élection présidentielle de 2024.
J’invite avec déférence le Président de la République, Monsieur Macky Sall, à prendre cette dernière décision dans le processus de réconciliation politique.
J’ose espérer que le vent de sagesse qui s’est levé sur notre pays ne s’arrête pas en si bon chemin.
Prions tous unis pour un Sénégal apaisé et réconcilié.
Aucun sacrifice n’est de trop pour arriver à ce résultat.

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