MOQUERIE ? / Arrestation de 03 journalistes au Togo : l’association panafricaine de presse en ligne, RAPPEL, dénonce, condamne et réclame

L'arrestation arbitraire de trois (3) journalistes togolais de la presse en ligne, pour des raisons dont on ne sait si on doit en rire ou en pleurer (ils auraient " moqué des ministres " (sic !)), a fait sortir le RAPPEL (Réseau associatif panafricain de la Presse en Ligne) de ses gonds avec une déclaration que nous vous livrons ici in extenso.

DÉCLARATION

Dakar, 14 décembre 2021 – Arrestation de 03 journalistes au Togo pour avoir « moqué des ministres » sur une web TV : l’association panafricaine de presse en ligne RAPPEL dénonce, condamne et réclame.

De Dakar où se trouve son siège, l’association RAPPEL – Réseau associatif panafricain de la Presse en Ligne -, par la voix de son président, le Nigérien Souleymane Issa Maiga (journaliste international et directeur de Sirba-info.net) et son Secrétaire Général Ousseynou Nar Gueye (fondateur de Sentract.sn, éditorialiste panafricain), association RAPPEL dont les objectifs fondamentaux sont la défense de la liberté des organes de la presse en ligne en Afrique et la défense de la liberté d’accès à l’Internet et, plus généralement, la sécurité et la sûreté des praticiens du journalisme en Afrique, a appris avec consternation et émoi, l’arrestation de trois (3) journalistes du Togo :  Ferdinand Ayité, Joël Egah et Isidore Kouwonou, suite à une émission de télévision sur une web TV, où il sont accusés d’avoir « moqué des ministres ».

En effet, les directeurs de publication des journaux « L’Alternative » et « Fraternité » ont été arrêtés pour « diffamation » et « outrage à autorités » après avoir « moqué des ministres  » sur le plateau d’une webtélé.

Ce n’est pas la première fois que Ferdinand Ayité, directeur de publication de  L’Alternative, se retrouve dans le viseur de la justice togolaise. C’est en revanche la première fois que le journaliste indépendant dort en prison pour s’être exprimé dans une vidéo. Convoqué jeudi par la Brigade de Recherche et d’Investigation (BRI), il a été placé sous mandat de dépôt à la sortie de son audition, pour « diffamation » et « outrage à autorités ». En cause : ses propos qualifiés de railleurs à l’égard de deux (2) ministres togolais, tenus au cours d’une émission de plateau en ligne, l’Autre journal, produite par L’Alternative et diffusée sur YouTube. Ferdinand Ayité y moquait la double casquette des ministres de la Justice, Pius Agbétomey, et du Commerce, Kodjo Adedze, par ailleurs pasteurs au sein de leurs communautés évangélistes.

Un autre participant de l’émission, le journaliste Joël Egah, a été écroué pour les mêmes motifs. Il est directeur de l’hebdomadaire Fraternité, lui aussi connu pour ses attaques au vitriol contre le pouvoir.

Le présentateur de l’Autre journal, Isidore Kouwonou, a également été entendu, puis placé sous contrôle judiciaire.

L’association panafricaine RAPPEL, forte de 20 organes de presse en ligne membres dans 14 pays africains, dénonce avec la dernière énergie ces arrestations illégales, abusives et dangereuses, symptomatiques d’une dérive autoritaire toujours plus grande du pouvoir togolais. Ces nouvelles arrestations assombrissent un peu plus le bilan du Togo en matière de liberté de la presse, en cette année 2021.

L’association RAPPEL réclame fermement la libération sans délai de ces trois (03) journalistes du Togo.

L’association RAPPEL en appelle aux gouvernements des pays africains pour qu’ils cultivent la paix, la tolérance, le respect des libertés intellectuelles et collectives, notamment dans cet nouvel espace de liberté qu’est l’Internet. Les journalistes dans l’exercice de leurs fonctions et, surtout, dans la presse en ligne, ne sauraient être les boucs émissaires de régimes peu démocratiques. Du fait de leur professionnalisme et crédibilité, leur liberté de mouvement devrait être assurée par les autorités, y compris au Togo.

Pour RAPPEL, Réseau associatif Panafricain de la Presse en Ligne, et au nom de ses membres  : 

Fait à Dakar, le 14 décembre 2021

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