Coup d’État au Niger : la messe semble bel et bien dite pour le président élu, Mohamed Bazoum !

Le Président Mohamed Bazoum, investi le 02 avril 2021 à la suite d'élections démocratiques, a été destitué par sa garde présidentielle au terme de la folle journée du mercredi. Ce jeudi, l'armée nigérienne a donné son onction aux putschistes pour, dit-on, éviter un bain de sang. Ces derniers ont mis en place un « Conseil national de sauvegarde de la patrie » (CNSP)

Le président Mohamed Bazoum a été démis de ses fonctions par des membres de sa garde présidentielle sous la houlette du général Tchiani, chef de ladite garde. Il est à peine 05 heures du matin ce mercredi lorsque des éléments de la garde présidentielle se mettent en branle et mettent le chef de l’État nigérien, la Première dame et leur fils en résidence surveillée. La situation à Niamey est alors confuse, mais lorsque des partisans de Mohamed Bazoum, massés devant la présidence de la République, essuient des tirs de sommation, on craint le pire…

Vers les coups de 23 heures, des membres de la garde présidentielle annoncent la destitution du Président Bazoum, malgré les réactions hostiles, voire menaçantes de communauté internationale.

L’armée régulière se détourne du Président Mohamed Bazoum

« Nous, Forces de défense et de sécurité (FDS), réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez », celui du président Bazoum, a déclaré le colonel major Amadou Abdramane, entouré de neuf autres militaires en tenue. « Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale », a-t-il ajouté. Il a affirmé « l’attachement » du CNSP au « respect de tous les engagements souscrits par le Niger », rassurant également « la communauté nationale et internationale par rapport au respect de l’intégrité physique et morale des autorités déchues conformément aux principes des droits humains ».

Ce jeudi, dès les premières heures, le Président Bazoum avait tweeté : « Les acquis obtenus de haute lutte seront préservés. Tous les Nigériens épris de démocratie et de liberté y veilleront. » Une manière, pour sûr, d’appeler à tenir le coup face à ce coup de force, surtout à l’endroit de l’armée régulière dont on ignorait encore la position.

Lorsque dans la matinée de ce jeudi, lorsque le chef d’état-major de l’armée nigérienne, le général Abdou Sidikou Issa, a annoncé le ralliement des troupes loyales à Mohamed Bazoum aux putschistes, les carottes semblaient cuites pour pour le président déchu. Sauf retournement de situation, le Niger est l’objet du quatrième coup d’Etat de son histoire.

Le bras de fer entre Mohamed Bazou et le général Tchiani

La médiation annoncée du président béninois, Patrice Talon, a été tuée dans l’œuf, ce dernier n’ayant pu se rendre au Niger faute de contacts avec les putschistes. Le bras de fer, d’abord feutré entre le président démocratiquement élu du Niger et le chef de la garde présidentielle, dont la presse locale se faisait l’écho, a fini par tourner à l’avantage du second.

On prête au président déchu une volonté de s’autonomiser de la garde présidentielle dont il avait commencé par vouloir changer le chef.

 

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