Convention d’extradition pour terrorisme entre la France et le Sénégal : l’opposition française oppose un niet et pointe la dérive autoritaire du Président Macky Sall

L'Etat du Sénégal a adressé à son homologue français une nouvelle proposition de convention d'extradition entre les deux pays. L'opposition française, par la voix d'Arnaud Le Gall s'y oppose vivement en raison du contexte politique marqué par une dérive autoritaire du Président Macky Sall qui " réprime et criminalise son opposition ".

Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, un terme galvaudé aujourd’hui avec les deux nouvelles dispositions légales votées en fin juin 2021, en droite ligne des manifestations tragiques de mars de la même année, le Sénégal a adressé à la France une proposition de convention d’extradition de ses citoyens établis au pays de Marianne. Cette proposition a fait débat, hier, mercredi, à l’Assemblée nationale française et les députés de la France Insoumise, partie prenante de la grande coalition de la gauche, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) qui compte 137 sièges parlementaires sur 577, ont tiré à boulets rouges sur le régime du Président Macky Sall.

Par la voix de Arnaud Le Gall, les députés de l’opposition française dénoncent  » la tactique de lawfare  » du régime du Président Sall consistant à donner  » une apparence de justice à la répression politique  » (sic !). Le député de la France insoumise cite, pour étayer son argumentaire,  » les arrestations et détentions d’opposants, l’interdiction des manifestations organisées par l’opposition, les 18 morts causés par les répressions des manifestations depuis juin 2021 « . Lesquelles  » pratiques vont de pair avec la mise au pas croissant des pouvoirs législatif et judiciaire par le pouvoir exécutif « , selon Le Gall (re-sic !).

De l’extension de la qualification de terrorisme à des infractions relevant de la lutte politique et sociale

La réforme du code pénal en 2021, qui a étendu  » la qualification de terrorisme à des infractions relevant d’abord de la lutte politique et sociale interne au Sénégal « , participe de cet assujetissement des pouvoirs législatif et judiciaire au pouvoir exécutif. Raison suffisante pour que le député demande le rejet de la modification de la convention d’extradition demandée par l’Etat du Sénégal au motif qu’elle ne ferait que saper la démocratie sénégalaise en assoyant  » la dérive d’un président sénégalais qui réprime et criminalise son opposition « .

Le Gall renchérit en affirmant que cette  » dérive autoritaire  » du Président Sall  » risque de provoquer une crise sociale et politique majeure s’il entend se maintenir au pouvoir au-delà de son second mandat, à rebours de ce que prévoit la Constitution sénégalaise « . Aussi bien, l’opposition française, tout en encourageant la coopération entre les deux pays, s’oppose à la nouvelle version de cette convention qui, au demeurant, existe depuis 1974 et constituerait une sorte de  » brevet à l’Etat de droit  » pour le régime de Macky Sall.

 

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