Affaire des 46 militaires ivoiriens : Ivoiriens et Maliens signent un memorandum pour leur libération

Les 49 soldats ivoiriens avaient été arrêtés suite à une infiltration jugée « impromptue » par les autorités maliennes qui les tenaient pour des mercenaires qui auraient pour mission de déstabiliser l'Etat malien. Leurs explications saugrenues, ainsi que les justifications alambiquées du régime ivoirien d'Alassane Dramane Ouattara, démenties aussi bien par l'ONU que par le commandement du contingent allemand au Mali, n'étaient pas pour arranger les choses. Fort heureusement, grâce à la médiation du gouvernement togolais et malgré les ultimatum de la CEDEAO (qui semble larguée au pays de Modibo Keita), un memorandum a été signé par les autorités des deux pays pour la libération des militaires détenus.

Le déplacement de la délégation ministérielle ivoirienne à Bamako a eu lieu jeudi 22 décembre. Elle était arrivée ce jeudi pour des discussions en vue de la libération des 46 militaires ivoiriens détenus depuis cinq mois dans la capitale malienne. En présence du médiateur togolais, les deux parties – malienne et ivoirienne – ont accepté de signer un document actant la libération des 46 militaires ivoiriens et le renforcement des relations entre les deux pays. Le facilitateur togolais a joué son rôle mais la missive récemment envoyée par le président ivoirien Alassane Ouattara au colonel Assimi Goïta a contribué à faire baisser la tension. Politiquement, le téléphone fonctionne désormais entre le palais présidentiel de Bamako et celui d’Abidjan. À l’issue de la rencontre, la présidence du Mali a affirmé sur les réseaux sociaux que cet accord devait « promouvoir la paix » entre les deux pays en vue de « surmonter cet évènement ».

Mais avant que les militaires soient libérés, il y a un autre obstacle à lever car le dossier des militaires ivoiriens détenus depuis plus de cinq mois au Mali a été judiciarisé. L’instruction de la première instance de l’affaire est terminée et le dossier a été transmis au Parquet général le 25 novembre dernier.

Et cette juridiction doit faire son travail. Aujourd’hui, il y a donc deux scénarios possibles : L’abandon des poursuites ou le jugement des militaires ivoiriens, notamment accusés d’atteinte à la sûreté de l’État malien. Dans les deux cas, la nouvelle donne pourrait peser. Un interlocuteur fait toutefois remarquer qu’au départ, les militaires ivoiriens arrêtés étaient au nombre de 49 et que dans un geste humanitaire, les trois femmes du groupe avaient été libérées.

Si la Côte d’Ivoire a accepté de signer le document cette fois-ci, c’est que certaines des préoccupations ont été prises en compte de part et d’autre. « L’ambiance de travail était fraternelle », commente un membre de la délégation ivoirienne. « Nous avons avancé sur le dossier », confie de son côté une source officielle malienne. « Nous sommes heureux d’être témoins et cosignataires de l’engagement que les deux parties, la partie malienne et la partie ivoirienne, ont pris ce soir à Bamako », a déclaré Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères. Un constat partagé par Téné Birahima Ouattara, chef de la délégation ivoirienne et ministre d’État chargé de la Défense, qui évoque « une question en voie de résolution ». « Nous pouvons dire que nous venons de faire un voyage fructueux, ici, en terre malienne », a-t-il ajouté.

La délégation ivoirienne a été reçue par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Et elle a même été autorisée, dès son arrivée, à rencontrer les 46 militaires. De source proche de la rencontre, ils se portent bien et étaient plutôt contents de cette rencontre. Leur ardent souhait est de passer les fêtes de fin d’année chez eux, en famille.

Avec RFI

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