Tragédie de Gniby : la situation des responsabilités de l’accident de la route le plus meurtrier de l’histoire du Sénégal en question

L'accident de la route suite à la collision des deux bus bondés de monde et de bagages dans la nuit du samedi au dimanche dans l'arrondissement de Gniby (département de Kaffrine) a fait 39 morts et 101 blessés, selon le dernier bilan provisoire. Si l'écrasante majorité de la presse nationale indexe la pneumatique défectueuse de l'un des bus comme responsable de cette tragédie, les avis des techniciens pointent du doigt un laxisme généralisé...

L’éclatement du pneu du bus en provenance de Tambacounda aurait entrainé la collision fatale lors de l’accident survenu aux environs de 3h du matin sur la route de Sikilo dans le département de Kaffrine. La formule « les pneus usagés » est revenue dans la plupart des quotidiens de ce lundi, quand nombre de transporteurs routiers déplorent l’exiguïté des voies pour explique l’accident tragique.

interrogé sur la TFM, Valdiodio Ndiaye, a très tôt mis le holà sur cette dernière version surfaite des voies trop exiguës, en relevant que celle-ci de Sikilo faisait au moins 10,5 m !

Non respect des dispositions légales indexé dans l’accident de Kaffrine

La première chose à déplorer, selon le directeur des Transports routiers, c’est le transport en commun cumulé de personnes et de bagages qui serait interdit par les dispositions du code la route sénégalais. De fait, les voitures effectuant le transport en commun de personnes ne devraient même disposer de porte-bagages. Or les deux bus transportaient, en plus des 140 passagers, des tonnes de bagages, comme le montrent les images prises sur le lieu de l’accident.

Accident de Kaffrine : Quid des agents de la circulation ?

Les agents préposés à la circulation ne sont pas censés ignorer une telle disposition, l’interdiction du transport en commun cumulé de personnes et de bagages. A ce stade, il serait facile d’accabler la corruption généralisée de nos agents de police, mais celle-ci va bien au-delà des agents de la circulation qui ne sont, en fait, que les derniers maillons d’une grande chaine qui trouve ses linéaments jusqu’au sommet de l’Etat.

S’il est difficile, voire impossible de remonter les fils entremêlés de cette corruption généralisée, on peut, sans risque de se tromper, relever l’existence d’un système de corruption qui permet d’établir de fausses vignettes d’assurance, de faux permis de conduire et tutti quanti dont les agents de la circulation ne constituent qu’un maillon subalterne !

Entre le poids des véhicules, dû ici à un surplus de bagages, lors même que ceux-ci sont interdits, qui complique la conduite, le non respect du code de la route (usage de feux inadaptés, vitesse au-dessus de la normale, etc.), l’exiguïté relative des voies, l’obscurité, le tout couronné par la corruption des agents de la circulation, la situation des responsabilités n’est pas aisée. Une chose est pourtant sûre, il faudra plus qu’une simple introspection, comme le recommandaient tout bonnement et pour se dédouaner les autorités étatiques lors du naufrage du bateau Le Joola (la plus grande catastrophe maritime de l’histoire de l’Humanité avec plus de 1800 morts en septembre 2002).

A la suite du plus meurtrier accident de la route de l’histoire du Sénégal, avec 38 morts et près d’une centaine de blessés, le chef de l’Etat a décrété un deuil national à compter de ce lundi et convoqué un conseil interministériel « pour la prise de mesures fermes sur la sécurité routière et le transport public des voyageurs », selon les termes de son tweet.

accident| Macky Sall Twitter sur accident de Gniby

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