« Dette cachée » au Sénégal : Du jamais vu en Afrique, selon le Fmi !

On connaissait le cas du Mozambique en 2016, mais celui survenu au Sénégal est unique de par son ampleur.« On n'a jamais vu une dette cachée de cette importance » en Afrique, a constaté Edward Gemayel, le chef de la mission de l'institution de Bretton Woods à Dakar pour rabibocher les deux parties. Le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal s'est exprimé, jeudi 6 novembre, à l'issue d'une visite de deux semaines pour discuter de la reprise d'un programme de prêt du fonds. L'ampleur de la " dette cachée ", près de 11 milliards de dollars américains, aurait fait achopper les discussions pour un nouveau programme d'aide du Fonds monétaire international (Fmi), les deux parties étant convenues de les poursuivre pour arriver à un accord, la directrice générale du Fmi, Mme Kristalina Georgieva, ayant d'ores et déja décerné un satisfecit aux nouvelles autorités sénégalaises pour avoir avoir mis à jour cette dette faramineuse cachée dans les méandres de l'économie sénégalaise.

Le précédent mozambicain

Le 8 août 2024, l’ex ministre des Finances du Mozambique, était jugé aux Etats-Unis pour une dette de 2 milliards de dollars que des entreprises mozambicaines avaient empruntée à des banques internationales avec son son onction et sans l’aval du Parlement.  L’indélicat ministre avait assuré les créanciers de la garantie de l’Etat mozambicain avec sa signature. Les faits incriminés s’étaient déroulés entre 2012 et 2013 et le pot-aux-roses découvert seulement en 2016. M. Chang, démis de ses fonctions en 2015, avait été arrêté en 2018 en Afrique du Sud où il a été détenu jusqu’en 2023 à la demande des autorités américaines. Il a été finalement condamné à 8 ans et demi de prison fédérale, alors que 10 autres de ses complices, dont le fils de l’ancien chef de l’Etat, Guebuza, avaient aussi écopé de lourdes peines de prison au Mozambique pour cette fameuse  « dette cachée »

Le « cas inédit » du Sénégal

« Le cas du Sénégal, avec une dette cachée de cette importance » est inédit, a déclaré Edward Gemayel, le chef de mission du Fmi à Dakar. Il s’agit ici d’une dette accumulée entre 2019 et 2024 par le Sénégal, de près sept (7) milliards de dollars (sous l’administration de Macky Sall). Cela explique, selon M. Gemayel, que les discussions entamées en août dernier avec le Sénégal soient « compliquées » et prennent du temps. Elles vont devoir se poursuivre à distance dès cette semaine, le Fmi assurant être « engagé » à aboutir à un nouvel accord de prêt le plus rapidement possible.

Non sans poser de conditions préalables : la mise en place de mesures dites pour éviter qu’une telle dissimulation ne se reproduise. Le gouvernement sénégalais s’est engagé, pour sa part, à mettre en place un dispositif de centralisation de la gestion de le dette, ce dont s’est félicité le Fmi, et à procéder à un audit des arriérés de paiement.

Dans le communiqué à l’issue de cette mission du 22 octobre au 8 novembre, le Fmi que les autorités sénégalaises « méritent d’être félicitées pour leur engagement continu en faveur de la transparence ».

Lors de la mission, les discussions « se sont concentrées sur les actions requises pour traiter les vulnérabilités budgétaires et de dette mises en évidence par l’épisode de la dette cachée, posant ainsi une base solide pour la poursuite des échanges dans les semaines à venir en vue d’un éventuel nouveau programme soutenu par le FMI », ajoute le communiqué. « Des progrès notables ont été réalisés dans la mise en œuvre des mesures correctives » de la « dette cachée », poursuit le texte.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page